J’ai déjà parlé des présentations auxquelles j’ai assisté lors de la conférence Devoxx dans des précédents billets (premier jour, le deuxième jour, le troisième jour et mon Quickie). Cette fois-ci, j’aborderais les à-côtés.
Pourquoi Devoxx ?
J’ai dû entendre parler de la conférence Devoxx autour de 2009, et mon envie d’y participer n’est allée qu’en grandissant. Ce sera finalement l’édition française de Devoxx, en avril 2012, qui sera ma première participation. Mais l’édition française ne m’a pas rassasié, et je voulais absolument assister à l’édition originale. Deux sujets soumis, dont un retenu (”Easy Entity Auditing with Hibernate Envers”) plus tard, et zou, me voilà en Belgique !
Alors qu’est-ce que Devoxx ? Il s’agit de la deuxième conférence Java au monde, la première étant la Grand Messe d’Oracle, le Java One qui se tient à San Fransisco. Voyez ces chiffres : 5 jours de conférence, environ 3500 participants - tous les billets étaient vendus 1 mois avant, presque aussi bien que pour Lady Gaga :) - presque 200 conférenciers, des hectolitres de bière…
Niveau organisation, on voit qu’il s’agit de la 11e édition. Tout est bien rodé, il n’y a quasiment aucun accroc, les conférences s’enchainent avec une fluidité remarquable. Devoxx prennant place dans un complexe cinématographique, les salles sont plutôt grandes, de 200 à 900 places environ et les sièges sont vraiment confortables (peut-être même un peu trop, quand on a très peu dormi la veille :) ). Devoxx étant une conférence de geeks, il fallait bien des gadgets de geeks. Le premier, c’est le bracelet incorporant une puce NFC, permettant de s’authentifier, mais aussi de voter à la fin d’une session. D’ailleurs ce point m’a vraiment plu, je trouve cette idée géniale. Seul bémol, il aurait été appréciable pour le conférencier d’avoir sa note finale, histoire de savoir si son discours a convaincu ou non.
Ces bornes de votes sont gérées par des Raspberry Pi, l’une des stars de Devoxx. Plusieurs sessions étaient consacrées à cette petite machine très accessible (autour de $25) et visiblement assez puissante. D’ailleurs, il y en avait aussi pour gérer les écrans affichant le descriptif de la conférence devant chacune des salles. Il y a eu aussi le NAO, un magnifique petit robot.
Là, contrairement au Raspberry Pi, le joujou est très cher. En gros, si vous passez un test d’aptitude auprès d’Aldebaran Robotics (la concepteur français du robot), et que vous vous engagez à produire 2 applications par an, alors il ne vous en coûtera que 3000€ (H.T. bien entendu). Si vous voulez juste vous l’offrir pour Noël, comptez 4 fois plus :) Mais cela reste un bien joli jouet, et l’ouverture de la conférence (que j’ai ratée pour cause de grèves) a été faite par 5 NAOs qui ont dansé une petite chorégraphie. Stephan Janssen, le fondateur de Devoxx, a dit que s’ils étaient les Commodore 64 de la robotique, il fallait imaginer ce que nous aurons dans 5 ans ! Je suis assez d’accord sur ce point, il suffit de voir l’évolution de nos téléphones en 5 ou 10 ans (comparez le Nokia 3310 à un iPhone 5, Samsung Galaxy S3 ou un Nexus 4 :) ).
Allez, je finirais juste par une critique : les repas. Franchement, ils ne sont pas au niveau de l’organisation de la conférence. Le mercredi, un simple sandwich et un yaourt, le lendemain une petite salade (assez bonne cela dit), ça fait un peu cheap (et pour éviter que les affamés se jettent dessus, il faut badger avant de se servir). De même, lors de la pause de 4 heures, pas grand chose à se mettre sous la dent.
Les thèmes
En 2011, le Cloud et le HTML 5 étaient des sujets très souvent abordés par les conférenciers. Désormais, ce sont des thèmes qui ne sont plus abordés directement, tant ils sont acceptés, intégrés. On ne conçoit plus de développer un site sans passer par du HTML 5, ni même de le déployer sans considérer la case du “Cloud”. C’est un peu la même chose pour ce qui est des méthodologies et en particulier de l’agilité. Peu de sessions spécifiquement dédiées à ces sujets, mais ces thèmes sont régulièrement abordés par les conférenciers. Le métier de développeur, ainsi que la façon dont on l’exécute a aussi été abordé dans plusieurs speakers.
La sécurité a aussi beaucoup fait parlé d’elle, étant également l’un des sujets abordé par Tim Bray lors de la keynote de Google du jeudi.
Devoxx 2012 a parfaitement monté que Java n’est plus simplement focalisé sur le langage lui-même, mais dispose de tout un écosystème. Certes on a parlé du JDK8, avec les expressions lambdas, les closures. On a aussi abordé le JavaEE 7 et différentes JSR. Mais les langages gravitant autour de la JVM ont eu la part belle dans cette session du Devoxx, avec Scala, Groovy, Android, Ceylon… Notons aussi une bonne présence de JavaFX dans les sessions, bien que ces dernières n’aient jamais fait salle comble d’après ce que j’ai entendu dire. Cette forte présence est sans doute à mettre en parallèle avec le fait qu’Oracle est l’un des deux sponsors platinium - avec Google. Visiblement, la nouvelle version de JavaFX semble apporter des choses intéressantes, mais à mon goût, elle arrive sans doute trop tard pour vraiment captiver les foules. Peu présente l’année dernière, Adobe n’était même plus à Devoxx cette année, preuve s’il en est que la technologie Flash s’essoufle grandement…
Le web a eu aussi une part très importante dans le planning, en particulier de tout ce qui tourne autour de JavaScript. La démonstration d’AngularJS par les développeurs de Google a été l’un des gros succès cette année. On a eu également droit à une session parlant des tests du JavaScript, sur vert.x également. Je note d’ailleurs que le monde de Java et celui du JavaScript sont de plus en plus proches, avec toujours plus de frameworks ou librairies permettant de faire intéragir l’un avec l’autre (on peut ainsi exécuter des tests JavaScript écrits en Jasmine sur une JVM avec Maven). L’outillage autour de JavaScript s’améliore encore plus, permettant d’y mettre en oeuvre des pratiques courantes en Java comme le TDD, l’intégration continue, etc.
Autre thématique à ce Devoxx, qui disposait de son propre canal appelé le Future
Au final, des sujets d’actualité, et assez variés. Je me demande ce que nous réserve les trois Devoxx de 2013 !